Le monde du tatouage regorge de personnalités fascinantes, et parmi elles, Ptitoc se distingue par son approche sincère et profondément personnelle. Invitée dans notre podcast “Cellophane et Vaseline” animé par Ciel et moi-même, elle partage ses expériences uniques en tant que tatoueuse et sa relation particulière avec l’auto-tatouage. Ce dernier est pour elle bien plus qu’une simple pratique artistique, mais un véritable exutoire émotionnel. Dans cet article, nous explorerons les points essentiels soulevés dans cette interview captivante, tout en abordant la dimension thérapeutique du tatouage et la manière dont Ptitoc l’utilise pour canaliser ses émotions.
Le tatouage comme moyen d’expression personnelle
Dans l’interview, Ptitoc évoque son parcours avec une grande transparence. Dès ses débuts, elle a perçu le tatouage comme un moyen de s’exprimer, de se libérer de ses angoisses et de se reconnecter à elle-même. Cette forme d’art corporel permet d’inscrire sur la peau des moments de vie ou des émotions que les mots ne peuvent parfois exprimer. Elle souligne, avec humour, la manière dont elle a commencé ses premiers tatouages à 14 ans avec de l’encre de Chine et une aiguille à coudre – une méthode rudimentaire et dangereuse, qu’elle déconseille évidemment aujourd’hui.
Ciel évoque son premier auto-tatouage “officiel”, un tatouage sur sa cuisse droite, qui est aujourd’hui, selon ses mots, un “même” regretté. Ce tatouage, inspiré d’une illustration de WikiHow, représente un homme de dos tenant une barre de fer – un projet qu’elle décrit avec autodérision, mais qui marque une étape essentielle de son apprentissage.
L’auto-tatouage : une thérapie cathartique
Ce qui ressort le plus de l’interview, c’est l’importance que Ptitoc accorde à l’auto-tatouage en tant que thérapie personnelle. Pour elle, s’auto-tatouer est plus qu’un simple exercice technique ; c’est une manière de gérer des émotions intenses. Lorsqu’elle ressent le besoin de “se faire mal”, elle se tourne vers cette pratique pour retrouver un équilibre émotionnel.
Cette dimension cathartique est centrale à sa démarche. En s’infligeant elle-même la douleur d’un tatouage, Ptitoc canalise ses angoisses et se concentre sur l’instant présent. Elle compare parfois cette expérience à d’autres formes de gestion du stress, comme le sport ou la méditation, mais avec une différence clé : le tatouage laisse une trace permanente, à la fois sur le corps et dans l’esprit.
La douleur et l’endurance dans le tatouage
Un autre aspect crucial de la pratique de Ptitoc est sa relation avec la douleur. Alors que beaucoup de gens appréhendent la douleur du tatouage, Ptitoc semble l’accueillir comme une partie intégrante du processus. Elle confesse même apprécier cette douleur, la comparant à une forme de libération mentale et physique.
Cependant, elle admet également que cette relation avec la douleur peut devenir un défi lorsqu’il s’agit de se faire tatouer par d’autres. Habituée à se tatouer elle-même, elle trouve souvent difficile de déléguer cette tâche à un autre artiste, car elle perd une partie du contrôle qu’elle exerce sur son propre corps. Pour elle, se faire tatouer par autrui expose une certaine vulnérabilité, ce qui peut rendre l’expérience plus éprouvante.
Le défi de l’auto-tatouage : technique et auto-apprentissage
Ptitoc parle aussi des défis techniques liés à l’auto-tatouage. Elle explique comment elle a dû développer des compétences non seulement en termes de design et de maîtrise de la machine, mais aussi en termes de positionnement et d’accès aux zones difficiles de son propre corps. Elle raconte, par exemple, l’un de ses projets les plus compliqués : un fantôme tatoué à l’arrière de son coude, une zone très difficile d’accès.
Pour autant, l’auto-tatouage n’est pas seulement une question de maîtrise technique. Ptitoc y voit également un processus d’expérimentation. En testant différentes techniques, comme le dotwork (pointillisme) ou le remplissage en couleur, elle apprend sur elle-même et affine son art. Cela lui permet de comprendre en profondeur les sensations et les réactions de la peau, connaissances qu’elle peut ensuite appliquer sur ses clients.
Le tatouage comme addiction et le besoin de pause
Une partie fascinante de l’interview touche à l’addiction que peut créer le tatouage, non seulement chez les clients, mais aussi chez les tatoueurs eux-mêmes. Ptitoc évoque cette “dépendance” à la douleur et à la création, qui peut devenir un cycle incessant. Elle explique avoir dû faire une pause de six mois pour se recentrer, après avoir atteint un point où son corps ne pouvait plus suivre le rythme effréné des tatouages réguliers.
Cet aspect du tatouage est rarement abordé, mais il est crucial pour comprendre l’impact de cette pratique sur la santé mentale et physique des tatoueurs. Le corps, bien que résilient, a ses limites, et l’écoute de ces limites est essentielle pour éviter le burn-out ou les blessures.
L’importance de fixer le bon prix et de respecter son travail
En tant que professionnelle, Ptitoc accorde également une grande importance à la fixation des prix. Au cours du podcast, un jeu amusant autour des prix est organisé, et Ptitoc souligne à quel point il est crucial pour un tatoueur de savoir évaluer correctement son travail. Cela va bien au-delà de la simple technique ; il s’agit de reconnaître la valeur du temps, de l’expertise et de la créativité investis dans chaque pièce.
Elle raconte comment elle et d’autres tatoueurs de sa région partagent leurs idées et se soutiennent à travers un groupe Discord, où ils discutent des prix, des techniques et des défis quotidiens de leur métier. Ce type de réseau est vital pour aider les artistes à maintenir un équilibre entre leur passion pour le tatouage et leur viabilité économique.
Conclusion
Au-delà de ses aspects techniques et créatifs, l’interview de Ptitoc révèle un tatouage profondément introspectif. Pour elle, cette pratique va bien au-delà de l’apparence ; elle touche à l’émotion, à l’identité et à la gestion de soi. En explorant les méandres de sa relation avec l’auto-tatouage, elle invite les auditeurs à réfléchir sur leur propre rapport au corps, à la douleur et à l’expression personnelle.
En définitive, Ptitoc illustre à merveille comment le tatouage peut être une forme d’art aussi bien pour l’artiste que pour celui qui le porte. C’est un langage unique, un dialogue permanent entre l’âme et la peau, qui transforme chaque cicatrice en histoire et chaque motif en souvenir.
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Pour plus de détails et pour écouter l’épisode complet, retrouvez “Cellophane et Vaseline” sur YouTube.
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